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28 avril 2006

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    Le courage d'Être Heureux

Les gens malheureux croient, à tort, que les gens heureux ont plus de chance qu'eux. Ils s'imaginent que le bonheur tombe du ciel comme la neige en hiver. Ils se trompent. Le bonheur vient à ceux qui l'appellent comme un enfant appelle le sourire et la tendresse de sa mère. Le bonheur appartient à ceux qui ont le courage d'être heureux contre vents et marées.

L'amour de la vie ne me vient pas de celui que j'aime et qui ne peut pas être à mes côtés. Il ne me vient pas de la fortune, car je ne suis pas riche. Il ne me vient pas plus de la beauté plastique, car je suis une fille bien ordinaire. L'amour de la vie me vient de la vie elle-même. À partir du moment où l'on décide de choisir la vie, tout conspire à faire apparaître ce dont on a besoin pour la savourer. De façon imprévisible, la vie s'amuse à surprendre par ce qu'elle a de meilleur et ce qu'elle a de pire. Les joies et les peines font en effet partie de la danse perpétuelle de la vie. On ne peut éviter l'épreuve mais on peut certes l'envisager comme un défi à rencontrer. La dignité humaine permet de traverser le pire sans être constamment obligé de s'appuyer sur les autres pour y faire face. Se prendre en charge soi-même est la meilleure façon d'affronter sa souffrance et de s'en libérer.

Le compte à rebours est commencé. L'an 2000 se précipite sur nous avec son «bogue» monstrueux. Il est peut-être déjà là au moment où vous lisez ces lignes. Pourquoi ne pas faire de ce bug (selon sa graphie anglaise) une occasion unique de tourner, une fois pour toutes, la page de l'insatisfaction chronique, des regrets, des apitoiements sur son sort, des pensées négatives. Je vous propose un bug étonnant pour apprendre l'amour de la vie. B pour bâtir, U pour utiliser et G pour gagner. À chacun sa folie. La mienne est incurable. Le courage d'être heureux, c'est en effet bâtir chaque jour sa confiance en soi, dans les autres et en l'univers. Le courage d'être heureux, c'est aussi utiliser ses points d'ancrage tout en évitant d'en devenir esclave. Le courage d'être heureux, c'est enfin gagner le pari de l'équilibre malgré les passions qui nous habitent, les épreuves qu'il nous faut traverser et les paradoxes qui nous torturent.

Le courage d'être heureux exige une vigilance de chaque instant, une volonté indéfectible de ne pas sombrer dans le désespoir. être malheureux, c'est beaucoup plus facile que d'être heureux. On se laisse lentement glisser dans nos peines sans avoir l'intention de refaire surface. On se complaît à sombrer sous le poids de nos problèmes sans même prendre une petite respiration avant de mettre la tête sous l'eau. Lorsque nous nous concentrons si intensément sur ce qui nous manque, toutes nos richesses sont irrémédiablement écartées de notre champ de vision. On envie le bonheur des autres sans même réaliser qu'on est l'artisan de son propre malheur.

Il n'y a plus une minute à perdre. Chacun est responsable de son bonheur. Le bonheur est contagieux et il pourrait engendrer un nouvel âge d'or pour l'humanité. Sans la confiance, pas de bonheur. Sans la conscience, pas de vie. Il faut se retrousser les manches, regarder la souffrance et lui sourire en étant bien conscient qu'elle n'est que passagère, même si elle a tendance à faire des allers-retours réguliers. Au moment où l'on s'y attend le moins, cette visiteuse importune émerge souvent comme si elle était venue de nulle part. Lorsqu'on est complètement envahi par sa présence, soudain elle disparaît sans avertissement, tout comme elle était venue. Il faut donc profiter du moment présent quel qu'il soit, et se rendre compte de son importance pour notre évolution. Apprendre à apprécier ce qui est plutôt que d'aspirer à ce qui pourrait être.

Il faut plonger dans le bonheur à travers ses larmes, ses déceptions et ses peurs. Avoir le courage d'être heureux chaque matin et chaque soir lorsqu'on se sent seul et abandonné. Renaître à la vie chaque fois qu'il nous faut mourir à ce qui nous attache. Les renoncements et les souffrances peuvent écraser certaines personnes, mais ils permettent à d'autres d'accéder à la dégustation de la vie. Le choix nous appartient. Le courage d'être heureux, c'est l'art de canaliser son énergie dans le bon sens. Le courage d'être heureux, c'est beau et grand. Le courage d'être heureux constitue l'un des défis les plus nobles à relever pour soi, pour les autres et pour le destin de l'humanité.

Enfin l'équilibre

Après un long périple, le navire tangue doucement et il sait qu'il a réussi à braver les pires tempêtes. Combien de temps lui reste-t-il à parcourir les flots calmes ou déchaînés avant d'atteindre le dernier port, celui vers lequel il se dirige depuis le tout début? Il l'ignore et ne s'en soucie guère.

Comme le navire dont je suis le capitaine, je sais que j'ai atteint un état qui pourrait s'apparenter à celui de l'équilibre. Mon Dieu, donne-moi la force de changer ce que je peux changer, le courage d'accepter ce que je ne peux changer et la sagesse d'en voir la différence. Cette prière simple mais tellement réconfortante m'a été enseignée par mon frère Louis qui a, pendant quelques années, fait partie du groupe des alcooliques anonymes. Cette prière propose une acceptation de la réalité tout en encourageant l'être humain à ne pas baisser les bras au premier obstacle. À moins d'être convaincu d'avoir tout fait pour améliorer une situation difficile et de réaliser que celle-ci est irréversible, il faut toujours conserver l'espoir et lutter. Cette façon d'envisager la vie avec sérénité et courage ne pourrait-elle pas représenter une belle voie vers l'équilibre?

L'équilibre, c'est de continuer à vouloir vivre intensément malgré le risque d'avoir mal, d'être déçu ou de ne pas atteindre tous ses objectifs. C'est continuer d'avoir les yeux pleins d'eau chaque fois qu'on entend les premières mesures de la Petite Musique de nuit de Mozart ou des Quatre Saisons de Vivaldi même si ça fait des centaines de fois qu'on les entend. C'est rire aux larmes sans raison et pleurer de joie parce que l'on est témoin d'un beau geste humanitaire. C'est dormir du sommeil du juste parce qu'on a la certitude qu'on a tout fait ce que l'on pouvait et qu'on a l'âme en paix. 

 

L'équilibre, c'est accepter d'être seul au plus profond de son âme mais constater, à chaque instant, l'intense communion de cette âme avec toutes les autres âmes qui la côtoient et qui ont soif de lumière. Cette solitude quitte alors son antre stérile et devient irradiante. Cette solitude ne fait pas souffrir. Dégagée de toute angoisse ou d'un quelconque sentiment d'abandon, elle devient plutôt terrain d'accueil et d'amour. Ne pas mettre son bonheur ou même une parcelle de son bonheur sur les épaules d'une autre personne, mais accepter de partager ce bonheur avec l'ensemble de l'univers conduit à une autosuffisance reposante.

L'équilibre m'a invitée à plonger dans l'amour comme on plonge l'or dans le feu pour en retirer le meilleur. J'y ai appris à me réchauffer sans me consumer, à me laisser apprivoiser sans me renier, à donner sans m'oublier. La rencontre d'une âme sœur n'est pas le chemin de la facilité. C'est pourtant celui que la vie m'a permis de suivre parce que je l'en avais implorée passionnément. La vie m'a surprise en m'offrant généreusement ce fruit de mes désirs, et m'a obligée à y faire face. Je sais aujourd'hui que ce chemin exige confiance, respect et abnégation. Je sais aussi que l'être humain possède toutes les forces nécessaires pour assumer ses choix parce qu'il est à l'image de la vie elle-même. L'amour de la sagesse et la sagesse de l'amour, voilà où m'a conduite ma recherche de l'équilibre.

 

Cette recherche ne m'a donc pas évité la souffrance. Elle m'a appris à l'accueillir, à lui faire face courageusement et à accepter de la laisser partir le moment venu. Sans la souffrance, je n'aurais pas atteint la maturité, mais sans la joie je n'aurais pu survivre à cette souffrance. L'équilibre entre joie et souffrance représente un idéal que je vis maintenant avec bonheur.

L'équilibre, c'est un avant-goût du ciel. Lorsqu'on commence à tendre vers l'équilibre et à y goûter, on voudrait vivre jusqu'à cent ans et plus pour savourer encore et encore tous les bienfaits de la vie. Assez paradoxalement, on se sent aussi prêt à partir tout de suite parce qu'on ne laisserait pas de regrets derrière soi. On se sent fort et vulnérable à la fois, mais en ayant toujours la certitude que la vie vaut vraiment la peine d'être vécue. La mort, ultime passage de l'âme qui retourne à ses origines spirituelles, prend alors une signification nouvelle: elle est l'aboutissement d'un long mais passionnant voyage, le voyage intérieur, celui de la connaissance de soi.

source : http://www.michelemorgan.ca/page109-extraits-4.htm


 

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